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La transition protéique en images : de l’animal au végétal

La transition protéique est plus que jamais à l’ordre du jour ! Privilégier les protéines végétales et la clé d’une alimentation plus durable. Pourtant, les protéines animales constituent encore aujourd’hui l’essentiel de nos apports protéinés. Petit aperçu

L’assiette santé planétaire, composée en 2019 par EAT-Lancet, le montre clairement : les produits alimentaires d’origine végétale jouent un rôle important dans l’harmonie homme-planète. Pour garantir la sécurité alimentaire à long terme et s’assurer que notre planète puisse produire suffisamment d’aliments nutritifs d’ici 2050 pour une population toujours croissante, il faut absolument modifier nos apports alimentaires et opérer la transition protéique.

Consommation légumes vs viandes FR
eatlancet
« Une alimentation riche en produits d’origine végétale et avec moins d’aliments d’origine animale améliorera la santé de l’homme tout en s’accompagnant d’avantages pour l’environnement. »
Eat-Lancet Commissie

Les Recommandations alimentaires pour la population belge adulte (publiées en 2019) insistent aussi sur l’importance d’une alimentation plus riche en produits végétaux. En vue de l’élaboration des dernières recommandations nutritionnelles, les facteurs de risque liés à notre alimentation ont été mis en avant. Il en ressort que l’augmentation de la consommation d’aliments d’origine végétale serait le principal levier d’amélioration de la santé en Belgique. Il convient ici de privilégier, par ordre décroissant d’importance, les céréales complètes, les légumes et les fruits, les légumineuses, les fruits à coque et les graines.

Une alimentation trop riche en protéines animales

Les nombreuses études scientifiques et les recommandations alimentaires vont toutes dans le même sens et préconisent de consommer davantage d’aliments d’origine végétale et de diminuer la part des aliments d’origine animale. La transition protéique est ici un levier important dont il est beaucoup question. Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Premier constat : les apports moyens en protéines des Belges (3-64 ans) sont supérieurs aux apports recommandés (79 g/jour), ainsi que le révèle clairement la dernière enquête nationale de consommation alimentaire. Les aliments d’origine végétale ne représentent que 26 % des apports protéiques totaux – dont 21 % pour les céréales et produits à base de céréales.

En Belgique, les apports en protéines sont majoritairement assurés par la viande, les poissons, les œufs et les substituts végétaux à la viande, la part de ces derniers dans les apports protéiques totaux étant particulièrement peu élevée (en moyenne 4g/jour). Dès lors, 95 % de la population ne respectent pas les apports recommandés en protéines végétales (une fois par semaine). Près de 20 % de la population indique en outre ne jamais consommer de substituts végétaux aux protéines animales.

infographie FR
population belge proteine FR
  • Belge consomme en moyenne

    En moyenne, le Belge consomme 145 grammes de viande, de poisson, d’œufs et d’alternatives végétales par jour

    111 grammes de viande et de charcuterie
    23 grammes de poisson, de préparations à base de poisson et de crustacés
    10 grammes d’œufs
    4 grammes de substituts d’origine végétale

Transition protéique et qualité des protéines

La consommation moyenne de protéines en Belgique, même si elle a légèrement évolué depuis la dernière enquête alimentaire de 2016, confirme l’importance d’une transition protéique. Les apports protéiques moyens sont en effet supérieurs aux recommandations, et la part des protéines végétales est encore faible. Une transition protéique – basée sur une diminution des apports en protéines animales et une hausse de la consommation des protéines végétales – s’impose pour rétablir cet équilibre.

Pour concrétiser cela, le Green Deal a été mis en place. Plusieurs instituts et entreprises, dont Nestlé, travaillent ensemble pour atteindre le même objectif : rétablir la consommation de protéines en Flandre avec un meilleur rapport entre les sources de protéines animales et végétales d'ici 2030, soit 40/60%.

Il y a lieu toutefois de tenir compte du fait que les apports nécessaires et la qualité des protéines varient considérablement d’une source à l’autre. Pour soutenir de manière optimale le bon fonctionnement de l’organisme, il conviendra donc d’en tenir compte. Une alimentation contenant d’importantes quantités de protéines de moindre qualité risque en effet d’entraîner des carences, ou inversement, des excès. La quantité fait simplement référence au « volume » de protéines, alors que la qualité dépend de deux facteurs :

  • La disponibilité biologique, la digestibilité des protéines
  • La présence d’acides aminés limitants

La qualité des protéines s’exprime généralement en PDCAAS. Le lait, les œufs et le soja affichent un score PDCAAS de 100 %. Ils contiennent tous les acides aminés en quantités suffisantes et la disponibilité biologique de leurs protéines est optimale. Le score PDCAAS des protéines végétales étant souvent moins élevé, les végétariens veilleront à consommer 20 % de protéines en plus et les végans, 30 % de plus.

L’alimentation des Belges étant riche en protéines, les risques de carence à court terme sont exclus en cas de remplacement occasionnel de produits d’origine animale par des produits d’origine végétale. Une transition protéique optimale nécessite toutefois d’être attentif à la diversité des sources, et de varier ces sources, surtout en cas de passage à une alimentation plus végétale. Les aliments contenant un acide aminé limitant doivent donc être associés à des produits contenant d’autres acides aminés limitants, de façon à couvrir les besoins de l’organisme en acides aminés.

associations végétariennes

Pour accélérer cette transition, le Gouvernement flamand a lancé sa stratégie protéines 2021-2030 (« Green Deal Protein Shift ») l’idée étant de promouvoir les protéines locales, durables et saines, de la production à la consommation. L’objectif est de garantir durablement la disponibilité des sources traditionnelles de protéines et d’autre part de diversifier l’offre de protéines pour garantir une transition protéique dans un souci de durabilité.